« Un asile de flou nommé Belgique »

Un livre citoyen : un instrument de compréhension de la Belgique


Rencontre Philippe Dutilleul et Edmond Morrel. Partie 1 (16.3 Mo)

Rencontre Philippe Dutilleul et Edmond Morrel. Partie 3 (9.9 Mo)

Rencontre Philippe Dutilleul et Edmond Morrel. Partie 2 (12 Mo)

Dans le titre du dernier essai de Philippe Dutilleul, le ton ironique et décalé est donné. On reconnaît la « patte » du réalisateur de plusieurs numéros mémorables de « Strip-Tease » et, bien sûr, de cet OVNI télévisé que fut « Bye-Bye Belgium », un reportage de politique fiction dans lequel on assistait en direct à la fin de la Belgique.
Dans le sous-titre, « Portrait à l’aigre doux d’un pays en décomposition », il y a comme un regret et une tristesse. C’est un peu à l’image de ce livre où, comme Eric-Emmanuel Schmitt qu’il interroge, Philippe Dutilleul parle d’une Belgique « à l’imparfait : le nom et l’adjectif… »

Aborder l’essai politique en évoquant le retentissement personnel, intime que le sujet traité évoque chez l’auteur n’est pas la moindre des particularités de ce livre, encadré par deux lettres à sa maman défunte, cette femme qui symbolise « un proche passé plutôt débonnaire et porteur de plus d’espoir que ce présent cynique . »

Dans cet entretien, Philippe Dutilleul nous dit pourquoi il a choisi d’écrire à la première personne, celle qui écoute, lit, regarde, observe, s’imprègne de ce qui attire sa curiosité. Il nous explique le choix de cette approche « kaléidoscopique » plutôt que synthétique.

En Belgique, il souligne combien règne « un silence pesant au milieu d’une ambiance festive » (P. 372). C’est une autre manière de dire ce que Alain Minc disait à popos du conflit russo-géorgien « il existe des problèmes sans solution et l’intelligence collective consiste quelques fois à vivre avec eux » (cité p.67)

Philippe Dutilleul nous donne les clés de sa méthode : « une situation se décrit autant par la somme des petites observations intuitives et impressionnistes récoltées à la source que par les statistiques » (p. 78) et répond au risque de « populisme » qu’elle peut lui faire courir.

Le fait d’écrire un livre destiné aussi à faire comprendre la Belgique à un lectorat non-Belge le rend particulièrement limpide : un livre citoyen, dans lequel l’information est lisible, compréhensible, remise dans le contexte de l’Histoire et dans celui si particulier de ce pays en voie d’extinction.
Une autre comparaison donne le ton de la réflexion de Dutilleul : « la particratie et le communautarisme linguistique constituent des grilles de compréhension de la Belgique Vouloir les oublier, ne pas en tenir compte, équivaudrait à nier le confessionnalisme au Liban » (Luc Beyer, cité p. 134)

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