Pas si sombre tout de même le tableau. On perçoit clairement chez les jeunes comédiens de la réflexion et le désir d’exprimer à haute voix la possible fin, les vices accumulés ou encore les absurdes réalités d’une société qui (n’) est (plus) la nôtre et dans laquelle on est confortablement régulés. Présente aussi la sensation d’un beau travail collectif et pour un atelier c’est plutôt réussi. Concrètement, sur les planches, ça donne un habile mélange pluridisciplinaire fait d’un peu de chanson, de technique journalistique, de verbiage d’avocat, de vidéo et même de show tv.
Non qu’il faille poster à tout prix le sérieux ou mieux la sévérité d’un thème politique prônant un radicalisme inéluctable, l’humour utilisé à quelques reprises affaiblit plus qu’il ne sert le texte pamphlétaire. Ainsi que le mélo-dramatique ajouté par le biais d’une mélodie crescendo à la lecture poétique d’un passage-clé du texte par deux comédiens. On y aurait plutôt vu du virulent cynique à la John Kennedy Toole.
Bref, un peu mou tout ça. L’insurrection doit bouleverser et si la plupart des individus critiquant à plus ou moins grande échelle le « système » n’y sont pas encore prêts ou ne le seront jamais, ceux qui croient l’être (prêts à l’insurrection) doivent l’être absolument et donc en quelque sorte avec une certaine violence. Pas celle qu’on réprouve, celle des ascètes...
Que ce texte ne soit pas fait pour le théâtre, on le sait d’avance. L’initiative est néanmoins à saluer.