La recette ne suffit pas à faire le plat

Au début, la scène, vide, accueille les deux protagonistes dans une série de courtes phrases (certes fort belles) qui se glissent entre deux jeux de lumière. Si l’idée est bonne, la magie ne prend pas et l’effet devient plutôt agaçant dû à des lumières éblouissantes et des changements abruptes et sans subtilité qui ne servent pas les comédiens. Au niveau éclairage, on regrettera encore le manque de couleur. On passe sans cesse du « plein feu » au « tamisé » sans aucune nuance.

Les deux comédiens nous annoncent rapidement la couleur (ou le goût) du spectacle : il sera question de l’amour, mais pas de celui qui détruit comme on a l’habitude de montrer au théâtre, mais bien de cet amour, comme il existe encore, qui est vrai et dure toujours. On s’installe alors dans un certain confort et un optimisme assez inhabituel. L’amour, les spectateurs y croient encore et c’est ce qu’ils répondent lorsque la comédienne les interroge sur le sujet. Dès lors, l’accord étant pris, on s’attend à être submergé de poésie et de vers entraînants, mais les mots ne nous atteignent pas suffisamment.

Le choix des textes et des intermèdes musicaux mérite d’être souligné. On passe de Victor Hugo à Lamartine ou Lafontaine, et on ne peut que se réjouir de réentendre leurs mots. Quant aux musiques, elles se veulent aussi bien classiques et douces, que rock et entraînantes. Elles plongent souvent les acteurs dans une petite danse de couple qui nous ramène à des images plus primitives de l’envol amoureux, et cela fonctionne. Dommage, par contre, qu’elles subissent le même sort que les lumières au niveau des coupures.

Une voix off nous entraîne dans une chronologie de l’histoire d’un couple (qui pourrait être bien d’autres couples, comme ils le précisent au début) qui se décline en tableaux. Chaque annonce est prometteuse et pourtant certaines étapes tombent à plat.

Les comédiens ne portent pas toujours les mots jusqu’à nous. Malgré une mise en scène des plus sobres qui rend justice aux textes, trop de vers manquent de soutien. On notera toutefois un jeu sincère et pétillant chez la comédienne, Ariane Zantain, et des traits d’humour qui viennent rompre le cadre poétique, apportant un autre rythme à la pièce.

Les ingrédients d’une bonne recette sont présents mais certains ont été mal gérés et la sauce n’a pas tout à fait pris ce jeudi soir. Petite déception donc mais le sentiment que Elle, Lui,… l’Amour ! (le concept global incluant ce spectacle) a offert de bons moments de joie et de bonheur simple, et en offrira encore.

Sarah Bibel



 

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