La peur comme gageure

Dès le début, on est frappé par le contraste saisissant entre la sobriété du plateau et la richesse du jeu de l’acteur, qui change de rôle sans qu’on s’en rende compte, grimace, louche, court, s’accroupit, bondit d’un bout à l’autre en intégrant la personnalité de tous les protagonistes.

Les personnages, parlons-en. Le héros, Bêta, qui n’a peur de rien et qui voudrait enfin découvrir cette sensation. Son frère, son contraire. Le père qui décide d’interner Bêta dans une communauté religieuse parce qu’il ne sait pas quoi en faire. Et le chef de cette communauté, qui décide que Bêta sera soldat puisqu’il ne comprend rien et, par conséquent, n’a peur de rien.

Ce chef religieux, barbu, « bouclu » et tondu, conduit sa nouvelle recrue chez un roi qui lui confie une mission. C’est ici qu’un voyage initiatique commence, à pied, puis sur un cheval de bois. Il s’agit de ramener un morceau de soleil au roi.

Ce voyage s’apparente à une quête d’identité personnelle. Au départ, Bêta semble coller à l’image que son père a de lui, progressivement, notre héros prend de l’assurance, des initiatives, et devient un personnage important.

Ce récit, truffé de références, parfois très discrètes, à notre réalité, est à la fois interpellant et touchant. Soufian El Boubsi n’est pas seulement talentueux sur scène, il est aussi l’auteur de cette histoire ensoleillée qui aborde beaucoup de thèmes actuels. A l’image de Bêta, n’ayons pas peur d’entrer dans cet imaginaire plein de sagesse, de rires et de tendresse, source de réflexion pour terminer l’année en beauté.

Catherine Sokolowski



 

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