Le style de Berenboom est à l’image de l’homme : il use de l’humour avec finesse, de l’ironie avec intelligence, du cynisme avec tendresse, mais tout en lui est vigilance face aux dangers de la banalité du mal, à toutes ces petites fractures du quotidien qui menacent l’édifice d’une société sans qu’elle s’en rende compte.
Berenboom maîtrise toute la palette stylistique des nouvelles. Certaines, comme celle qui donne son titre au recueil, auraient pu avoie été écrites par Nicolas Gogol ; d’autres, comme la "Pharmacie Hubert B." ou "Tram 90" possèdent cette couleur sépia des albums de famille que l’on retrouve avec ravissement dans le tiroir d’une armoire oubliée au grenier ; d’autres enfin, comme "Un bon Belge" donnent froid dans le dos à la manière d’Edgar Poe.
En refermant le volume, illustré d’un tableau de Léon Spilliaert, le fil rouge apparaît entre toutes ces nouvelles, dont certaines avaient vu le jour dans la revue "MARGINALES". N’y a-t-il pas entre tous ces récits la vocation infatigable de tout vrai écrivain : interroger sans cesse le monde pour ne pas en désespérer ? Et, humour aidant, croire en l’homme malgré tout...
Absorbez-vous sans tarder dans ce recueil...Si vous en commencez la lecture par "Le maître du savon", vous entrerez de plain-pied dans l’oeuvre d’un maître de la nouvelle....
Edmond Morrel
"Le maître du savon" contient les nouvelles suivantes :
Ecrivain belge
Pharmacie Hubert B.
le Mystère de la femme coupée en morceaux reste entier
Le Rendez vous d’Anna
Vera à vélo
Escale
Nouvel an
Tram 90
Le maître du savon
La petite grande évasion
Le centre du monde
Jours de campagne
Un bon Belge
Une Flamande
Jalousie
Refus d’Editer
Alain Berenboom est également romancier et dramaturge. Sur son site, il publie un inventaire bibliographique d’une oeuvre débutée en 1989.