Dans de beaux draps !

Le buffet est copieux : une bonne vingtaine de sketches se succèdent dans un joyeux désordre et invitent le spectateur à comparer leurs saveurs. La confrontation entre les paroles aimables, que s’adressent mari et femme avant de s’endormir, et leurs pensées assassines est délicieusement cynique. Quatre étoiles aussi pour le couple écartelé entre ses pulsions libidineuses et son refus du boogy woogy avant les prières du soir. Quant à la complainte des peurs, de la saucissonophobie à la fabiolaphobie, elle est désopilante.

Des personnages originaux comme le percepteur de la taxe sur le sommeil, un couple voyeur, une épouse traitant son mari comme un toutou, la Mort impuissante pimentent des saynètes amusantes, qui auraient plus d’impact, si elles étaient resserrées. Cette tendance à délayer la situation se confirme dans les conversations creuses de rockers, qui veulent devenir des "légendes" et dans les parodies de "La Belle au bois dormant", du "Petit Poucet" ou du "Parrain". Ces séquences lassent par le simplisme de la démystification et la répétition des mêmes effets.

Cependant ces fausses notes n’empêchent pas le public de se laisser entraîner dans la folie ambiante. Des compositions musicales cocasses, des chansons goguenardes, des costumes extravagants, quelques répliques percutantes, l’un ou l’autre clin d’oeil, un jeu fougueux et de multiples trouvailles de mise en scène emportent notre adhésion. Comment résister à l’hystérie qui gagne successivement la mère, le père, le gynécologue et le bébé, lors d’un accouchement problématique ?
Entendre une maman insister, en vain, auprès de sa fille, pour qu’elle passe sa nuit de noces avec son époux est surprenant. Mais cela devient vraiment drôle, quand le sens du devoir l’oblige à ramper sous le lit du beau mâle, avant de ... se sacrifier.

Certes, les comédiens du Panach’ Club se contentent de proposer des caricatures, d’égratigner des comportements et d’exploiter certains procédés comiques, qui ont parfois déjà fait leurs preuves. Mais ils cultivent leur humour absurde avec talent et ils font feu de tout bois, pour nous sortir de notre morosité. N’en déplaise aux bonnets de nuit.

Jean Campion



 

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