C’est le hasard d’un séjour en Anjou qui m’a fait rencontrer Hélène Cabrillac et recueillir le témoignage de cette femme, née en 1941, qui réalise au quotidien un travail de mémoire : celle de la résistance contre l’occupant nazi. Celle-ci est incarnée pour elle dans la figure de son père Louis Legendre, arrêté par la Gestapo à Angers le 1er septembre 1943, à 3 h du matin. A 50 ans, Louis Legendre est placé en isolement, torturé pendant un mois. Il est ensuite emmené au camp de Compiègne, et déporté à Buchenwald.Il est décédé en avril 1945, lors des "marches de la mort".
Nous avons demandé à Hélène Cabrillac d’enregistrer son témoignage à l’instar de ceux qu’elle recueille dans la région d’Angers où elle a été institutrice pendant toute sa carrière professionnelle. Grande dame anonyme, elle mène ce travail de mémoire de la Résistance au fil duquel elle a compris pourquoi son père, il y a 70 ans a "abandonné" sa famille au nom d’un idéal de liberté, de justice et d’humanité.
Louis Legendre appartenait au réseau "Honneur et patrie".
Hélène Cabrillac est aujourd’hui présidente de l’Association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
Edmond Morrel , Angers, Août 2015