Une manière de rendre hommage à la mémoire d’Alain Bertrand est à n’en pas douter de saluer les choix éditoriaux qu’il effectuait avec son ami et complice Christian Libens pour nourrir le catalogue de la collection "Plumes du coq".
Avec le roman de Cotton, les deux directeurs éditoriaux avaient eu encore une fois, le nez fin, en 2012 lorsque le livre est paru. Nous avons rencontré Ghislain Cotton deux ans plus tard pour évoquer son roman "montois". Il nous pardonnera le retard à l’évoquer.
La ville de Mons, Capitale européenne de la culture en 2015, peut se targuer d’avoir un roman qui lui est d’une certaine manière dédié. Intrigue policière et récit d’atmosphère, le dernier roman de Cotton se déroule pour l’essentiel dans la cité du Doudou. Mons devient un lieu romanesque, ville où se trouve la maison que l’on désigne par le nom de la rue où elle se trouve : la rue des Cinq Visages. Le narrateur, un critique littéraire en déroute familiale et en manque d’inspiration, intrigué par un fait divers qui concerne un ancien condisciple de collège, lui rend visite à la prison de Mons. Il y rencontre des personnages hantés par leurs secrets et y dénoue une bien mystérieuse énigme. Mené de main de maître, ce récit a des résonances qui nous ont fait penser à Jean Ray et à Maurice Leblanc.
Un bonheur de lecture et une invitation à aller à Mons...
Edmond Morrel