C’est parce qu’on vit peu mais qu’on meurt longtemps

Les pieds dans le plat, comme un cheveu dans la soupe, c’est un Fabrizio plutôt mystérieux qui fait son entrée sur scène sous la lumière d’une lampe de poche. « C’est la crise », qu’il nous dit, « restriction de budget oblige ». « Moi aussi, j’ai décidé de faire un geste donc on fera tout le spectacle à la lumière d’une lampe de poche »

… Ou pas ! Car, apparemment, M. Rongione n’est pas seulement humoriste mais aussi magicien. Une petite formule magique (« Oh, tu sais quoi ? Allume ! ») et hop, Fiat Lux, le voilà qui a rajeuni de 20 ans !

La suite du spectacle ? Cocasse à souhait ! A partir de ses propres expériences, mélangeant allègrement ses origines italiennes, sa nationalité belge et sa qualité de citoyen européen, il nous dresse un portrait cynique mais drôlissime de l’homme pressé d’aujourd’hui. La publicité, les banques, l’économie, l’écologie, la politique, les progrès technologiques, la société de consommation, le service clientèle, les médias… Tout y passe mais si l’humour est acide, il n’est pas sans manquer d’autodérision.

Ainsi, Fab (bah, oui, après 30 minutes, il nous est tellement sympathique qu’on ne peut s’empêcher de l’appeler par son petit nom) ne s’en cache pas : il est comme tout le monde. Comme vous, comme moi.

Lui aussi se demande ce qu’il se passe dans ce monde : "Depuis que je suis tout petit on me dit que la Belgique est endettée mais a qui on le doit ce fric ? Si on me dit a qui on doit ce pognon, je l’appelle et on s’explique !", lui aussi est torturé par sa bonne conscience : “J’essaie d’être écolo, j’vous jure ! Mais c’est dur ! Manger de la salade avec sa femme, ça va mais avec ses potes c’est bière et pizza pas carotte et chou-fleur !”, lui aussi grogne et s’indigne contre les absurdités actuelles : "Vous savez que 10% du traffic ce sont des gens qui cherchent une place ? On a retrouvé des automobilistes qui étaient morts de faim à force de chercher !".

Bref, Fab, c’est un gars comme nous qui, une floppée de mimique en plus, nous renvoie un reflet de nous-même doux-amer sans jamais, toutefois, être moralisateur, et c’est pour ça qu’on l’aime et qu’on ferme aisément les yeux sur son léger manque d’originalité thématique*.

* parce qu’en bon spectateur jamais content, parfois on aimerait bien qu’on arrête de nous bassiner avec cette satanée crise... parfois !

Carole Glaude

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Culture et Compagnie




 

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