Je, tu... Nous ?

Le noir se fait et lorsque les lumières se rallument, la percussion a disparu. Ce sera désormais une musique enregistrée qui remplira presque continuellement nos oreilles : celle de Varèse, de Claude Vivier et de Mozart.
Le plateau est une boîte noire. 24 danseurs, hommes et femmes en gris, noir, bleu, brun, s’y agitent désormais. C’est une foule, un groupe. Il se déplace en masse, il agit uniformément. De temps à autre l’un ou l’autre s’en dégage et c’est alors la confrontation entre le singulier et l’uniforme. Des couples se font et se défont, la danse et narrative : elle raconte la souffrance, la pression, la peur, l’envie.
Après l’entracte, la boîte noire est transformée en boîte blanche. La foule est partie et c’est un danseur seul, en slip couleur chair, qui vient y prendre place. Les grands mouvements expressifs de la première partie font place à des gestes plus minimalistes, lents, calmes. Silence, sérénité, concentration. Sublime.
Dans cette seconde partie, l’attention est portée aux couples, aux groupes plus petits et unis. L’opposition individu/masse fait place à la collaboration et à la solidarité. La violence à une acceptation, une réconciliation.
Sur le plateau blanc immaculé, les pas des danseurs laissent des traces. Rouges, noirs, les déplacements s’impriment sur le sol. C’est un tableau qui est créé. Les danseurs relèvent une extrémité de la « toile » : l’œuvre est dévoilé et change la perception de l’espace. Telle une vague, elle progresse lentement vers le couple qui danse, sans se soucier de rien. L’image est forte, belle, inoubliable. La vague déferle, retomber sur elle-même et sur une partie du public.
Etonnement, rire, applaudissement.

Karolina Svobodova




 

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