Décor sobre, un banc et deux chevalets : pas besoin de beaucoup d’équipement pour constater un fléchissement. Comme si les limites de la promiscuité avaient été dépassées, Paul et Vladimir ne peuvent plus cohabiter. Le banc refuse lui-même de les supporter : il rétrécit. Paul souhaite retrouver son indépendance mais Vladimir semble inquiet à cette idée.
De facture classique, ce texte de Gérald Sibleyras enchantera les amateurs du genre. Fable comique doublé d’une analyse psychologique, le dialogue entre Luc Gilson et Jacques van den Biggelaar est intéressant et divertissant. Cependant, il évolue peu, Paul exprime son mal-être au début de la pièce et la séparation s’affirme lentement mais sûrement.
Les deux comparses prennent beaucoup de plaisir à jouer cette pièce dont le scénario rappelle leur collaboration professionnelle. Une joie communicative qui contribue à nous faire passer un agréable moment de théâtre en compagnie d’un duo de pianistes sérieusement ébranlé.