Les Femmes préfèrent gagner

Sommé par sa maîtresse Anne-Catherine de quitter sa femme Olivia, Simon est décidé : ce soir, il avoue sa liaison ! Or, surprise, ce soir, Olivia a invité à dîner trois amis célibataires. "Arithmétiquement", elle offre à Aurélie deux chances de trouver l’âme soeur. Mauvaise pioche ! Elle ignorait que Richard vient d’épouser Madison à Las Vegas et que Sam est un homo refoulé. Les gaffes d’Aurélie de plus en plus éméchée, les provocations de Richard, les réactions indignées de Sam, le téléphone harcelant Simon font monter la tension et provoquent le grand déballage.

Incapable de contrôler ses désirs, Simon collectionne les aventures et se condamne à fuir dans le mensonge. Dans la peau de ce champion de la mauvaise foi, Pierre Pigeolet montre habilement comment ce psychanalyste se sert de sa science pour dénigrer le couple. Bernard Sens prend plaisir à exhiber l’arrogance, la muflerie et le ridicule de Richard qui joue les magnats de la pub, alors qu’il n’est qu’un m’as-tu vu, prisonnier du fric de son beau-père. Incarné avec tact et conviction par Frederik Haugness, Sam n’a pas le courage d’assumer sa sexualité, mais sa maladresse et son désir de vérité le rendent attachant.

Face à ce trio masculin affligeant, une fofolle sans complexes et trois femmes qui ne lâchent pas le morceau. On rit beaucoup des bourdes d’Aurélie et des vérités cyniques qu’elle puise dans le vin blanc. Déchaînée dans ce rôle, Catherine Claeys souffle un vent de folie sur la pièce. En revanche, les victimes de Simon nous impressionnent par leur pragmatisme. Nettement plus à l’aise en divorcée sournoise qu’en épouse trompée, Olivia (Aylin Yay) savoure sa revanche. Anne-Catherine est tout aussi résolue à défendre ses intérêts. Quant à Madison, elle nous impose en permanence l’image d’une fille à papa superficielle. Une poupée nombriliste.

C’est avant tout par leurs affirmations, souvent catégoriques, que les personnages se font connaître. Le passé commun de ces "amis" reste dans l’ombre. Tout comme l’essentiel de leur personnalité. Eric Assous les enferme dans des stéréotypes et une intrigue prévisible. Cependant, pour déclencher les rires, il pimente son texte de répliques cinglantes sur l’adoption, les homosexuels, les restos du cœur, le prestige de la télé ou d’élucubrations grinçantes comme les "chenils" pour bébés ou les confessions sur internet. Un peu comme un humoriste dans un stand up...

Jean Campion



 

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