La victoire des cafards

Dans une société marquée par la recrudescence du suicide (décès répétés chez France Telecom, hausse de 40% des suicides en Grèce au 1er semestre…), le théâtre, philosophique et visuel, est l’un des moyens de s’interroger sur cet acte définitif difficile à appréhender correctement car il couvre une réalité très personnelle.

Sur scène, l’impossibilité d’un dialogue avec le corps médical s’installe dès le départ, lorsque deux psychiatres demandent à l’écrivain suicidaire ce qu’il offre à ses amis pour qu’ils lui soient acquis. Or, très concrètement, c’est souvent une solitude exacerbée et un manque d’amour généralisé qui conduit le sujet à l’acte. Des amis, il n’en a probablement pas.

Torturé par des courants contraires, le jeune homme souffre radicalement. Dans l’impossibilité d’associer son corps et son esprit, il se mutile pour se sentir exister. Anorexique, gavé de médicaments, deux forces s’opposent en lui : la vie et la mort. Parfois cohérent, en présence des médecins, parfois incapable de canaliser des pensées contradictoires, il évolue à la merci des cafards qui hantent ses cauchemars.

Une belle prestation de trois jeunes acteurs, qui donne envie de découvrir Sarah Kane et qui incite à s’interroger sur les courants opposés que chacun porte en soi. Une mise en scène classique, centrée sur l’immense détresse d’un suicidaire, qui dans le cas présent, est passé à l’acte. Un témoignage contemporain et inquiétant.

Catherine Sokolowski



 

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