Isabelle Jarry, sous le titre envoûtant de "La voix des êtres aimés", renoue avec le roman d’amour. Un roman qui évoque aussi la mort, la finitude, la passion, la nécessité de dire autant que de vivre. Nous avons retrouvé, en rencontrant Isabelle Jarry, la sincérité fervente de la romancière qui a l’art d’inventer des espaces romanesques à la mesure de la passion amoureuse.
Edmond Morrel
Nous avionsrencontré Isabelle Jarry en 2008 lors de la sortie de son précédent roman "La traversée du désert", aux Editions Stock.
"Au début de l’été, Céleste retrouve Paul qu’elle n’a pas vu depuis quinze ans.
Il était son professeur de philosophie, elle a été sa jeune maîtresse pendant trois ans.
Paul est très malade. Se sachant condamné, il demande à Céleste de venir passer quelques jours avec lui à la campagne. Il lui demande aussi de lui raconter une histoire d’amour. Céleste lui fait le récit d’une aventure qu’elle a eue au Vietnam, des années auparavant, avec un pêcheur du nom de Hoàng. À travers cette romance que Céleste dévoile lentement, c’est leur histoire d’amour passionnée que Paul revit.
Dans la vacance et le silence des jours d’été, les deux personnages partagent un huis clos rempli des fantômes de leur amour passé. L’histoire de Céleste et Hoàng croise celle de Paul et Céleste, elle s’y compare et s’y mélange dans un jeu de miroirs où chacun cherche son lien perdu.
Dans une tension entretenue par la pression qu’exerce la maladie, la conscience du temps très court qui leur est accordé et l’intimité de plus en plus grande qui s’installe entre eux, les deux personnages sont rattrapés par l’intensité du sentiment qui les a unis. Séduction, langage de l’amour, dépendance, ruptures, passion physique, danger et excès, différence d’âge, fossé culturel, c’est autour de ces thèmes que tournent Céleste et Paul, lui en philosophe spinoziste, elle en amoureuse exaltée."