Scène à l’allure de grande chambre à coucher, demoiselles déguisées en bonbon rose, le spectateur s’intègre facilement à l’ambiance feutrée et accueillante. Très différentes, elles préconisent la tolérance et tentent de se comprendre. Toutes amoureuses du même homme, elles constatent amèrement qu’elles l’ont partagé. Evoquant beaucoup de sujets, elles donnent leur vision d’une société américaine à la fois puritaine et débridée (scénario d’Alan Ball, auteur d’American Beauty).
Georgia (Laura Vossen), dans le rôle de la ronde, spécialiste des répliques cinglantes, donne un rythme très soutenu à l’ensemble des échanges. Julia, alias Valérie Bauchau, pilier du groupe, semble n’avoir plus aucune illusion sur le sexe masculin. Elle a tout essayé et dispense des conseils éclairés à ses amies. Margaret (Stéphanie Blanchoud) est au plus mal. Anticonformiste, elle ne supporte ni sa mère, ni sa robe, ni l’idée qu’un garçon ait profité de sa candeur quand elle avait 12 ans. Quant à Brenda (Karin Clercq), elle intervient assez tardivement et propose une vision différente dans un rôle de lesbienne attachante. Frances (Sandy Duret) est éclairée par Dieu, mais parfois titillée par le diable. Jouant sur l’excès, son amour pour la religion donne une petite touche ridicule et sympathique à son personnage.
Dans une ambiance de comédie américaine, agréable moment en perspective que ce partage d’expériences, superbement interprété et brillamment mis en scène par Christine Delmotte. Un spectacle à la fois délassant et dénonciateur.