"Merci Messieurs les artistes" : le bonheur du théâtre à la Comédie Claude Volter

Ecoutez les interview de l’auteur Olivier Charlet et de Bernard D’Oultremont, son complice sur scène...


Ecoutez la rencontre Bernard D’Oultremont et Edmond Morrel (16.1 Mo)

Ecoutez la rencontre d’Olivier Charlet avec Edmond Morrel (17.2 Mo)

« Merci messieurs les artistes » à la Comédie Claude Volter

Comédie intelligente, brillante, faite d’émotion, d’humour et de tendresse : voici une pièce qui va prodiguer autant de bonheur aux spectateurs de la Comédie Claude Volter qu’il n’en a procuré à l’auteur, Olivier Charlet au mieux de son talent, et à l’acteur qui lui donne la réplique, Bernard D’Oultremont, époustouflant lui aussi.

Deux personnages s’installent sur la scène délabrée d’une salle de théâtre dont on comprend bien vite qu’elle est devenue le lieu où une conférence va être donnée par nos deux lascars qui se rencontrent pour la première fois. En essayant de mettre au point le contenu de la soirée, ils se jaugent, essaient de s’épater l’un l’autre, comme des Bouvard et Pécuchet vaniteux, avec leurs références artistiques respectives. Tout l’art d’Olivier Charlet, l’auteur de la pièce, se déclenche à partir de cette confrontation qui ouvre sa fantaisie à tous les registres de cet orfèvre de l’écriture théâtrale. Avec une justesse et un à-propos déroutants de sensibilité et de finesse, il convoque tous les arts sur scène : la sculpture et la chanson de variété, Rodin et Delpech (« Bertrand Delpech ? »), la poésie et la peinture (« On dit Monet ou Manet ? » s’interroge un des personnages…).

Olivier Charlet a écrit la pièce sur mesure, pour la jouer lui-même et la partager avec son complice Bernard D’oultremont. Et, sous la baguette de Victor Scheffer, un metteur en scène exigeant et vigilant, la partition se déploie avec la légèreté des grandes comédies. Le clown blanc et le clown noir se relancent l’un l’autre sans un instant de répit, allant jusqu’au bout de leurs prétendues éruditions, confondant Monet et Manet, ignorant d’autres sculpteurs que Rodin, chantant du Delpech…puis, Pirandeliens, se demandant qui est personnage, qui est acteur…quelle est leur liberté par rapport à cet auteur qui les ridiculise…

Il y a aussi dans ce spectacle quelques feux d’artifice que vous ne pouvez manquer. En voici deux qui valent à eux seuls de prendre la destination de la petite salle de la Comédie Claude Volter. Musset joué par Charlet devant D’Oultremont qui voulait s’en moquer devient, soudain, un tragédien hugolien d’une actualité étonnante. Et puis, cette scène jouée successivement à l’endroit et à l’envers vous ravira par sa désarçonnante dextérité.

La mise en scène de Victor Scheffer, exigeante et précise, permet à chacun des comédiens de donner toute sa mesure, d’aller au bout des situations les plus loufoques, et met en valeur le texte détonnant de Charlet. Victor Scheffer qui fut comédien, allie à cette expérience la pratique de l’improvisation et de la réalisation de « revues : il sait explorer tous les potentiels d’un texte, d’un espace scénique et d’acteurs aussi complets que D’Oultremont et Charlet. Ce serait injuste d’omettre ici la mise en lumière de Sébastien Couchard, orfèvre en la matière lui aussi. Grâce à lui, chaque séquence de cette pièce est un tableau de maître.

Une pièce à voir ! Vous en parlerez autour de vous, vous voudrez la partager avec ceux que vous aimez, comme une bonne nouvelle, comme un bonheur qui vous survient par surprise, un soir où on va au théâtre et dont on revient plus léger. N’est-ce pas aussi cela le rôle du théâtre ? Du théâtre de qualité, s’entend.

Edmond Morrel

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